L'ancienne église des Cordeliers

Cette église, discrètement blottie contre l'actuelle Mairie, est un des rares témoins de l'histoire médiévale de Briançon et renferme, loin des regards, un prestigieux décor de peintures murales.

Construit à la fin du 14ème siècle, l'édifice a subsisté aux deux grands incendies de la ville. Dé-consacré durant la période révolutionnaire, il sera transformé en bâtiment militaire (hôpital et stockage). Il est l'écrin de précieuses peintures murales.

L’édifice faisait à l’origine partie d’un important couvent de frères franciscains -appelés aussi cordeliers- qui fut fondé en 1388 avec le soutien financier de Jacques de Montmaur, gouverneur du Dauphiné, et d’Antoine Tholosan, jurisconsulte à Briançon.

Commandité pour lutter contre la montée en puissance du valdéisme dans le Briançonnais et favoriser l'évangélisation de la population, il vit son achèvement en 1391. 
Les papes, installés à Avignon, ne pouvaient tolérer une présence hérétique sur la route de la Durance. Les commanditaires n'hésitèrent pas à faire abattre trente-cinq maisons pour libérer l'emprise nécessaire à cette construction.

 

Ancienne église des Cordeliers

 

Outre l’église, l’ensemble comportait de vastes bâtiments conventuels, une grange, des jardins et un cimetière, placé devant le portail principal, dans lequel, durant la période de répression de l'hérésie vaudoise, les cordeliers rendaient les sentences et organisaient des cérémonies d’abjuration. 
Parallèlement à leur rôle d’inquisiteurs, les cordeliers participaient activement à la vie de la communauté : prêches, enseignement aux enfants, offices religieux jusque dans les chalets d’alpage. Ils possédaient même, dans la rue de Roche, une halle afin de pratiquer les activités commerciales.

L’église est parvenue jusqu’à nous malgré les nombreux incendies et tout particulièrement ceux de 1624 et de 1692. Son éloignement des maisons et son bâti de pierre l’ont protégée. L’inventaire réalisé après l’incendie de 1692 nous donne une description très détaillée de l’état du couvent et de l’église. On apprend que les Cordeliers luttèrent contre le feu avec tous les moyens possibles afin de protéger l’édifice et surtout ce qu’il contenait.
En effet, les planchers du couvent croulaient sous le poids des sacs de blé appartenant à l’armée. Les autorités militaires craignant une attaque du duc de Savoie avaient entreposé des réserves un peu partout dans ville, chez les particuliers et dans les bâtiments publics.

Pendant la période révolutionnaire, le couvent fut considéré comme bien national ainsi que de nombreux biens du clergé et donné à l’armée, de plus en plus présente dans la ville, et qui manquait de bâtiments. Ayant pris l’habitude d’utiliser les salles du couvent pour loger des soldats malades, celle-ci décida au 19ème siècle de moderniser ses installations. Elle fit raser les bâtiments du couvent afin d'établir un hôpital militaire plus moderne. Il fut inauguré en 1831, sur un projet du capitaine du génie Barthélemy Gallice dit Gallice-Bey.
L’église fut conservée car elle offrait un important volume exploitable, annexée à l’hôpital et utilisée jusqu’en 1975.

L'église est actuellement en cours de restauration. Elle n'est plus accessible à la visite.

 

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